Sylvie Gentil

Sylvie Gentil a compté parmi les grandes traductrices de la littérature chinoise contemporaine. Elle a été une véritable découvreuse de talents, lisant les œuvres et travaillant assidûment avec les auteurs. Figurent à son actif des traductions d’écrivains tels que Mo Yan, Liu Sola, Mian Mian, Feng Tang, Xu Xing et surtout Yan Lianke avec lequel elle entretenait une relation privilégiée.

Elle participait au jury du prix Fulei, qui à Pékin récompense une traduction du français vers le chinois, et l’a présidé en 2016.

Originaire des Deux-Sèvres, venue à Paris pour étudier le chinois à l’Inalco, sous le magistère, notamment, de François Cheng et Jacques Pimpaneau, elle est partie à Pékin poursuivre ses études entre 1980 et 1982, avant d’y retourner peu après et de s’y installer. Elle a commencé par faire du sous-titrage pour le cinéma, sans jamais s’éloigner vraiment de la traduction littéraire à laquelle elle n’a plus cessé de se consacrer. Ses traductions se lisent comme autant d’histoires personnelles, témoignant de la profonde connaissance qu’elle avait des auteurs, mais aussi de sa manière symbiotique d’approcher leurs textes, et de s’en laisser posséder. Elle revenait régulièrement en France faire provisions de livres et retrouver des gens et des lieux qui lui étaient chers, comme la ville de Royan et son paysage marin.

Bibliographie

Par ordre chronologique :

  • Le Secret de Robespierre et autres nouvelles, de Pa Kin, trad. collective (Paris, Mazarine, 1980)
  • « La Tabatière » 《烟壶》, de Deng Youmei (Panda, 1988)
  • L’Homme de Pékin 《北京人》, de Zhang Xinxin et Sang Ye, trad. collective (Arles, Actes Sud, 1992)
  • Le Clan du sorgho 《红高粱家族》, de Mo Yan, trad. avec Pascale Guinot (Arles, Actes Sud, 1993)
  • Le Crabe à lunettes (première traduction de Variations sans thème 《无主题变奏》) , de Xu Xing, nouvelles (Paris, Julliard, 1992)
  • Les Treize pas 《十三步》), de Mo Yan (Paris, Seuil, 1995)
  • Les Bonbons chinois 《糖》, de Mian Mian (Paris, L’Olivier, 2001)
  • Et tout ce qui reste est pour toi 《剩下的都属于你》, de Xu Xing (Paris, L’Olivier, 2003)
  • Variations sans thème 《无主题变奏》), de Xu Xing, nouvelles (Paris, L’Olivier, 2004)
  • La Grande Île des tortues-cochons 《大继家的小故事》, de Liu Sola (Paris, Seuil, 2006)
  • Qiu, comme l’automne 《万物生长》, de Feng Tang (Paris, L’Olivier, 2007)
  • Stèles 《墓碑》, de Yang Jisheng, traduit avec Louis Vincenolles (Paris, Seuil, 2008)
  • Une fille pour mes dix-huit ans 《十八岁给我一个姑娘》, de Feng Tang (Paris, L’Olivier, 2009)
  • Panda Sex 《熊猫》, de Mian Mian (Vauvert, Au Diable Vauvert, 2009)
  • Lèvres pêches 《桃色嘴唇》, de Cui Zi’en (Paris, Gallimard/Bleu de Chine, 2010)
  • Le Jeu du plus fin 《花腔》, de Li Er (Arles, Philippe Picquier, 2014)
  • Le Clan du sorgho rouge《红高粱家族》, de Mo Yan, version intégrale (Paris, Seuil, 2016)
  • « Trois jours, quatorze nuits », chapitre 19 de Pékin, Pékin 《北京,北京》, de Feng Tang, Jentayu n° 6, été 2017

Traductions de Yan Lianke (阎连科), aux éditions Picquier :

  • Bons baisers de Lénine 《受活》 (2009)
  • Les Quatre Livres 《四书》(2012)
  • Les Chroniques de Zhalie 《炸裂志》(2015)
  • À la découverte du roman 《发现小说》 (2017)
  • « Un chant céleste » 《耙耧天歌》, nouvelle (2017)